Qu’est-ce que le Capital Investissem*nt (ou Private Equity) ? MàJ 2024 (2024)

Selon France Invest, près de 19 milliards d’euros ont été investis en 2020 en private equity, ou capital investissem*nt. Et ce sont plus de 2000 PME, startups… qui en ont profité. Reste à savoir s’il est judicieux pour vous de franchir le cap, et d’investir à votre tour en private equity via votre assurance-vie, PEA ou compte-titres. La private equity, c’est quoi ? Comment cela fonctionne ? Quid du rendement potentiel ? Faisons le point ensemble !

Sommaire

Private equity : définition

La private equity, ou capital investissem*nt en français, est le fait, pour un investisseur, d’apporter des fonds à une entreprise non cotée en échange d’une participation (d’une fraction de son capital social). Le capital investissem*nt se fait souvent auprès d’entreprises en démarrage ou dans les premiers stades de leur développement. Il est aussi possible d’apporter des fonds à des entreprises au moment de leur cession.

Côté investisseur, la prise de participation se fait avec des fonds propres, sans aucune garantie. Les risques de pertes sont importants, mais le potentiel de gains l’est tout autant. L’investissem*nt se fait :

  • En achetant des titres déjà émis à d’autres investisseurs,
  • En acquérant des titres nouvellement émis, lors d’une augmentation de capital.

Cet investissem*nt n’est pas éternel. Le but reste de revendre les titres sous horizon 4 à 7 ans en moyenne, et d’encaisser une belle plus-value. Cela pourra se faire, par exemple, lors de l’introduction en bourse de l’entreprise, ou lors de sa revente à un grand groupe industriel.

L’investissem*nt en private equity, en France ou ailleurs, se destine aux particuliers et institutionnels qui souhaitent diversifier leur patrimoine, en cherchant une bonne rentabilité. Quitte à accepter les risques de perte en capital. Il est possible d’investir en private equity d’entreprises via une assurance-vie, un PEA ou un compte-titres. Il est aussi possible d’investir en direct dans les entreprises (en acquérant leurs titres sans intermédiaire).

Le fait de «lever des fonds» est très intéressant pour les PME et ETI qui y arrivent (qui trouvent des investisseurs extérieurs). Au delà de l’argent lui-même, elles profiteront du réseau et des conseils des investisseurs (société de gestion, business angels…).

Comment fonctionne le capital investissem*nt ?

Rassurez-vous, le capital investissem*nt n’est pas si compliqué à appréhender. Maintenant que nous savons qu’est-ce que le private equity, entrons un peu plus dans les détails.

Déjà, il s’agit d’un investissem*nt en fonds propres, opéré par un particulier ou un institutionnel, dans une entreprise : startup, PME, ETI… La prise de participation est en général minoritaire. Les secteurs accessibles sont variés : on trouve des fonds de private equity en immobilier, en santé, en biologie, en nouvelles technologies…

En contrepartie de son apport, l’investisseur recevra :

  • Des actions,
  • Des actions de préférence,
  • Des obligations (avec ou sans bon de souscription d’actions).

L’horizon de placement est de quelques années (6 ou 7 au maximum). L’objectif est de revendre les parts pour un prix largement supérieur au coût d’acquisition. Il faut donc que la valeur de la société grimpe et / ou qu’elle entre en bourse par exemple.

Le capital investissem*nt est accessible aux investisseurs particuliers grâce aux fonds d’investissem*nt, lesquels sont gérés par des sociétés de gestion comme Amundi. Vous pourrez donc acheter des parts de ces fonds, et investirez, in fine, dans le portefeuille d’entreprises constitué par le gérant !

Quelles sont les formes de capital investissem*nt ?

Le capital amorçage

Le capital amorçage (ou «seed capital») consiste en l’investissem*nt dans des entreprises qui en sont au tout début de leur activité. On trouve par exemple des jeunes pousses qui ont à peine développé leur prototype, et qui n’ont pas débuté la mise en marché. L’argent servira par exemple à la conception du produit ou du service ou à son perfectionnement.

Les fonds d’amorçage sont souvent apportés par des fonds semi-publics. Il peut aussi s’agir de fonds d’investissem*nts privés. Le total des fonds apportés excède rarement 200 000 euros.

C’est aussi dans cette classification capital d’amorçage que l’on trouve la «love money», c’est-à-dire les fonds apportés par les proches des porteurs de projet.

Le capital risque

Le capital risque est l’investissem*nt dans des entreprises innovantes en création et / ou à très fort potentiel. C’est ici, typiquement, que l’on trouve l’investissem*nt en startups. Le but est toujours de revendre la prise de participation lors d’une introduction en bourse ou d’une revente à un groupe industriel.

On trouve surtout ici de très jeunes entreprises, souvent en nouvelle technologies, qui recherchent des financements pour accélérer leur progression.

On parle également de «capital création», pour les entreprises de moins de 3 ans qui ont déjà un prototype de produit ou service. On finance alors la commercialisation. Les apports totaux vont rarement au delà de 500 000 euros.

Le capital développement

Le capital développement concerne les entreprises déjà en activité. L’apport en fonds propres servira ici, par exemple, au financement du développement de nouveaux produits.

Sont concernées à ce stade les entreprises de plus de 3 ans qui dégagent déjà des bénéfices. Le but est simple : les aider à passer au niveau supérieur. Niveau «enveloppe globale», les prises de participation cumulées peuvent facilement atteindre le million d’euros.

Le capital transmission

Le capital transmission concerne les entreprises qui se vendent. La prise de participation se fait lors de la cession ou du rachat de l’entreprise.

Si celle-ci est rachetée par des investisseurs, on parle de «Buy out». Si l’entreprise a recours à un financement avec effet de levier, on parle de LBO («Leverage Buy out»).

Le capital retournement

Le capital retournement consiste en un investissem*nt dans des entreprises en crise, qui ont besoin d’une restructuration. Les fonds apportés permettront cela.

Pourquoi faire du capital investissem*nt ?

Faut-il investir en private equity ? Le capital investissem*nt ne s’adresse pas à tous les investisseurs, mais il a quand même des avantages non négligeables. Et en premier lieu, on trouve la perspective de gains.

Côté investisseur particulier, le fait d’acquérir des parts de fonds d’investissem*nt vous permet notamment :

  • D’espérer des gains élevés au moment de la revente des titres (attention toutefois : les risques de pertes sont réels, sans aucune garantie en capital),
  • De réaliser des économies d’impôt (avec les FCPI par exemple),
  • D’investir des montant importants, même si le ticket d’entrée des fonds tourne souvent autour de 1000 à 3000 euros,
  • De diversifier votre patrimoine,
  • De financer l’économie réelle : PME et ETI principalement,
  • De mettre les sommes investies «à l’abri» des fluctuations des marchés, puisque l’investissem*nt se fait en société non cotées.

Il est primordial de bien comprendre que le private equity ne vient avec aucune garantie en capital. Vous pourrez tout perdre, en cas de faillite de l’entreprise par exemple. Heureusem*nt, l’investissem*nt via des fonds permet de «diluer» ce risque, puisque vous investissez dans un portefeuille constitué de plusieurs entreprises.

Côté entreprises qui reçoivent les fonds propres, le capital investissem*nt présente aussi de nombreux intérêts. C’est une aide précieuse pour financer le développement de nouveaux produits, accélérer la mise en marché, en ouvrir de nouveaux… Au delà du financement, elles accéderont aussi au réseau des investisseurs, à des conseils stratégiques…

Private equity : quel rendement en attendre ?

Nous l’avons dit plusieurs fois, les risques de pertes en capital sont très importantes avec le private equity. Si l’entreprise n’atteint jamais ses objectifs ou pire, fait faillite, vous pourrez dire adieu à votre investissem*nt. Il y a aussi un risque de liquidité : vous pourriez ne jamais pouvoir revendre vos titres.

Il est impossible de prédire le rendement d’un investissem*nt en private equity. Cela vaut que vous investissiez en direct auprès de l’entreprise, ou via des fonds (FCPR, FCPI…).

Les gains (la plus-value) pourront être dégagés :

  • Si l’entreprise entre en bourse,
  • Si elle est vendue à d’autres investisseurs,
  • Si elle est vendue à un groupe industriel.

L’impossibilité d’anticiper le rendement vous oblige à prendre votre temps pour bien choisir les fonds d’investissem*nt sur lesquels investir. Chaque société de gestion constitue son portefeuille d’entreprises selon ses propres critères : taille, secteur, localisation, stade d’avancement… La renommée et l’expérience de la société de gestion qui gère le fonds dans lequel vous investissez sont donc deux critères très importants à prendre en compte.

Les fonds de capital investissem*nt : focus

Le private equity peut être opéré par des investisseurs privés en direct, ou via des fonds professionnels de capital investissem*nt. Ces fonds font partie des actifs que l’on peut retrouver en assurance-vie, sur un PEA, compte-titres… Il en existe plusieurs types :

Composition
FCPR
Fonds commun de placement à risques
50 % au moins
en parts de sociétés non cotées
FCPI
Fonds commun de placement dans l’innovation
70 % au moins
en parts de PME européennes innovantes
et non cotées
FIP
Fonds d’investissem*nt de proximité
70 % au moins
en parts de PME européennes non cotées
FPCI
Fonds professionnel de capital investissem*nt
50 % au moins
en parts de PME et ETI non cotées

Tous ces fonds doivent nécessairement avoir l’agrément de l’AMF (Autorité des Marchés financiers).

Ces fonds sont gérés par des sociétés de gestion. Les titres acquis par elles seront revendus dans les 4 à 7 ans. Il s’agit donc d’un placement à horizon moyen terme. Prenez cela en compte avant d’investir. La durée de vie des fonds est en général inférieure à 10 ans.

Ces gérants constituent leur portefeuille d’entreprises via des processus stricts. En capital risque par exemple, cela passe par un repérage de jeunes pousses prometteuses, une étude poussée de leur vitalité… Les sociétés de gestion créent des stratégies d’investissem*nts complexes, en diversifiant leurs prises de participation. Elles investiront par exemple 300 000 euros dans telle entreprise en amorçage, 800 000 dans telle autre en développement…

La plupart des fonds sont sectorisés. C’est par exemple le cas d’Amundi Private Equity Funds, spécialisé en PME françaises.

Tous ces fonds un niveau de risque plus ou moins élevé. Pour le connaître, consultez le DICI (Document d’informations clés de l’investisseur) avant de prendre des parts.

L'auteur

Benoît Fruchard

Fondateur de Cleerly - Conseiller en gestion de patrimoine

Benoît Fruchard est passionné de finances personnelles depuis son plus jeune âge. Après une licence d'économie à l'Université de Nantes puis un Master à l'Université de Bordeaux, il rentre en école de commerce à Rouen. Il a travaillé 2 ans au sein de la BNP Paribas puis 5 ans chez un courtier en ligne. En 2021, il a créé Cleerly, un cabinet en gestion de patrimoine et un site pour démocratiser les finances personnelles... en savoir plus

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